En effet, voyez vous, je suis étudiant en Marketing, et j’en ai raz le bol d’avoir des cas dont les sujets n’ont pour objet que des produits à strict usage féminin. En première année, c’était le cas IMBEV (créer une nouvelle bière), puis le cas Essensis (yaourt qui atténue le vieillissement de la peau), le cas Nivéa, (crème pour la peau) le cas Unilever (lessive) et enfin le cas Dove (savon).
J’en vois déjà certaines me traiter de machiste : « nan mais atten « an », la lessive c’est pas qu’une histoire de nana ! », mais dites moi, vous allez cibler qui ? 9 groupes sur 10 choisiront la cible « ménagère de plus de 30 ans » ! Pour le cas ImBev, malgré tout ce qu’on pourra me rétorquer, on nous suggérait de créer une bière ciblant les femmes.
Je le concède, plus de 60% des promos est du sexe opposé : cible bien déterminée, bon positionnement, 4P ultra cohérents… Mais que de frustration pour d’autres ! « Un critère majeur pour l’évaluation de la qualité d’une société, c’est la manière dont elle traite ses minorités ». Si le Charles disait vrai, il y a du boulot dans le département Marketing de l’ESC !
Oui, il y a une véritable injustice ! J’y vois presque de la discrimination sexuelle. Je vous mets au défit de calculer la moyenne de Marketing par genre. C’est une honte, c’est un scandale ! Car voyez vous mesdemoiselles, dans ces cas vous êtes expertes, tandis que nous, jeunes hommes de l’ESC, sommes novices. Vous imagez-vous le taulé provoqué par la gente féminine dans l’amphi si on nous annonçait un cas sur le Réal de Madrid ? (« C’est quoi « an » ? – C’est un club de foot ma chérie. »). Je ne vois que peu d’équivalents masculins à ces sujets, à part le foot ou le tunning. Je veux bien concevoir que le marketing c’est savoir se mettre à la place d’une cible pour connaître ses besoins et y répondre, et qu’il est certainement très formateur de se mettre à la place de celles qui ne nous ressemblent pas. Mais le marketing existe –t’il seulement pour les cosmétiques, chez les lessiviers ou dans la mode pour enfants ? NON bien sûr que NON, le marketing est partout !
Tant de cas si intéressants à étudier ! J’aurais tant aimé étudier les stratégies marketing de partis politiques (les campagnes d’Obama, de Ségo ou de Sarko si ça donneraient pas des études Marketing passionnante, je me fais moine !), de médias, de sites internet, d’entreprises comme Apple, Coca Cola, Nike ou d’autres marques fortes … qui rivalisent depuis des décennies en créativité et ingéniosité ! Régine, Dieu seul sait comme je vous aime –au point de trahir ma vocation de marketeur en introduisant un biais dans le sondage de la « prof la plus canon de l’ESC », (en votant 5 fois pour vous) -, mais ne vous déplaise, l’ « I book » ce n’est pas seulement un truc design pour les femmes ou les gens qui bossent dans la com… Alors quoi ? Dois-je me résoudre à sortir de cette école avec une expertise dans le marketing de la pouf ?
Ma main à couper que même parmi la gente féminine, il y en a pour qui étudier ce type de produits est une plaie. Beaucoup le valent bien, mais toutes n’ont pas pour but ultime de faire carrière chez L’Oréal ! Demandez vous aussi pourquoi les services marketing & com sont presque exclusivement composés de personnel féminin, ce qui au passage pourrit bien l’ambiance, (« Nan mais t’as vu comment elle s’habille l’autre « an » ? ») : c’est bien souvent parce que ces unités manquent cruellement de diversité. Les thèmes travaillés en cours sont socialisants, si nous n’étudions que des cas qui nous détournent de la matière, on aura tendance à aller vers d’autres métiers.
Petite suggestion de cas pour l’an prochain : comment faire en sorte d’attirer plus d’hommes vers les filières du Marketing ?
Femmes, je vous aime ! Mais ayez pitié pour nous, pauvres marketeurs !
Amen.
1 commentaire:
en même temps, quelle idée de choisir option market en 3A, et surtout à l'ESC...tu as ce que tu mérites!
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